On pourrait aussi intituler l'histoire de la Société de Tir de Hesperange "l'Odyssée d'une société sportive". En effet, il s'agit d'une histoire bien mouvementée dont voici un resumé:
La Société de Tir aux Armes Sportives de Hesperange naquit le 18 septembre 1958 lorsque quelques amis décidèrent de former un groupe et de pratiquer ensemble le tir sportif.
Comme il n'y avait pas de club à Hesperange, ils décidèrent de s'inscrire au club du Cents.
Moins de six mois plus tard, ce groupe d’amis comptait déjà 24 personnes et l'idée de créer leur propre société de tir devenait la suite logique de cet accroissement. Ils se réunirent donc le 19 mars 1959 pour élire un comité et élaborer des statuts qui furent enregistrés dès le lendemain. Nous sommes très heureux que trois de ces fondateurs soient toujours en vie et membres de la Société.
Le procès-verbal de la première Assemblée constituante établit que le premier Comité etait composé des administrateurs suivants :
MM
Robert Ker, Président
François Scholer, Secrétaire
Marcel Becker, Trésorier
Armand Fanck, Administrateur
Paul Medinger, Administrateur
Victor Kremer, Administrateur
Arthur Reding, Administrateur
Le premier stand de tir fut construit dans une carrière derrière l'Hôtel Weyrich (Agath). II etait relativement primitif : une cible se composait d'une planche, d'un carton et de quatre punaises ! Mais il y avait de bonnes raisons pour cela, notamment que le terrain n'etait que loué. La Société manquait de moyens financiers et ne pouvait investir qu'une somme de 10 000 francs dans sa construction. A ce moment, en fait, le respect des prescriptions de sécurité etait pratiquement nul.
Une fois l'infrastructure absolument nécessaire terminée, la jeune société a commencé à faire d'autres investissements. Et afin de limiter les dépenses, elle utilisait sa propre main d’œuvre. Ceci est d'autant plus admirable qu'a cette époque, le samedi libre n'existait pas. Les pas de tir furent entourés d'un mur qui a permis une protection au tir dans toutes les directions et en même temps vis-à-vis des intempéries.
Hélas, à cause notamment de l'urbanisation du Plateau du Howald, la société a été forcée de quitter son stand et de se chercher un nouvel emplacement. Malheureusement, à partir du 1er novembre 1967, elle se retrouvait sans stand de tir. A cette époque, elle comptait 229 membres parmi lesquels un participant aux Jeux olympiques, dès lors la S.T.H. entrait sur le plan international. Toutefois, une association sportive de cette importance ne pouvait être négligée par la commune qui l'hébergeait. C’est ainsi que la commune de Hesperange a mis à la disposition de la S.T.H. un terrain d'une superficie de 101,45 ares, pour une durée indéterminée, contre une redevance annuelle de 10 Flux. Ce terrain etait situé au lieu-dit "Schleid" a Howald.
Un vrai stand de tir fut projeté, comme on en avait vu a l'étranger. II fallait le construire en briques et en béton! A la perspective d'avoir enfin un stand de tir moderne, l’enthousiasme et le moral étaient très élevés. Malheureusement, les réserves financières prévues par le Comité s'épuisaient trop rapidement et ce n'est que grâce a quelques subsides généreux du Ministère des Sports, ainsi que de la Commune de Hesperange, que les travaux ont pu continuer. A partir de septembre 1971 le nouveau stand etait fin prêt et ouvrait ses portes aux 152 membres restants.
Cinq ans plus tard, le stand etait encore loin d'être terminé et pourtant de nouveaux nuages apparaissaient derrière ses buttes. Il s'agissait du projet d'autoroute de contournement dont le tracé passait en plein milieu. De plus, on apprenait que la construction devait démarrer dans les deux ans ! Inutile de dire que les membres etaient selon leur caractère soit tristes, soit furieux. Bien sûr tous les travaux furent arrêtés.
Mais cette fois-ci, les investissements financiers et humains n'etaient pas vains. L'Etat devait indemniser la S.T.H.
A. ce propos, une anecdote en passant: L’Administration des Ponts et Chaussées devait bien indemniser la S.T.H. dans cette affaire. Lors d'un rendez-vous préliminaire, un des fonctionnaires a déclaré : "Nous avons déjà acquis des stands de tir pour 200 ou 300 000 francs !" Lors de la visite des lieux, deux semaines plus tard, le même fonctionnaire chuchotait à son collègue : "Je crois qu'il faut passer ce dossier à d'autres instances. C'est une affaire de millions." En effet, les investissements manuels des membres s’additionnaient et effectivement l'indemnisation finale a portait sur 6,5 millions, plus le droit d'utilisation gratuite jusqu’à la démolition définitive.
En 1979, la Société achetait un terrain (au lieu dit "Am Brouch" à Hesperange) qui lui appartiendra en propre. Vu l'expérience vécue auparavant, on a choisi un terrain situé à côté d'une autoroute en espérant qu'on n'irait pas construire deux autoroutes côte à côte.
Mais qui sait ?
Le gros œuvre du troisième stand de tir fut exécuté par une entreprise de construction. Mais tous les autres travaux furent réalisés par des membres de notre société.
Ce stand de tir privé est un des plus grands de la région.